Nîmes est un creuset du protestantisme depuis le XVIe siècle. Les nombreux temples protestants qui sont encore en activité dans la plus romaine des villes française attestent d’une histoire riche et toujours vivace. En effet, si le protestantisme cherche à s’incarner dans le futur, il s’en donne les moyens : notamment par le biais de la création du Carré protestant (et de la modernisation du Petit Temple).
Des temples nîmois grâce à Napoléon
Les nombreux temples de Nîmes sont principalement d’anciens édifices religieux catholiques. Si l’on peut dater un retour en grâce en faveur d’une visibilité accrue des lieux de culte protestants, il faut prendre comme référence l’année 1801, celle du Concordat qui fut souhaité et rédigé, en grande partie, par Napoléon Ier.
Si l'Empereur déclare en 1801 : « Nous voudrions que tout le monde fût protestant », afin de bien signifier au pape Pie VII qu’il refuse que le titre de « religion dominante » soit inscrit dans le Concordat (Napoléon lui accorde la mention de « religion de la majorité des Français »), il faut attendre 1802 pour que Napoléon Bonaparte complète les termes du Concordat. Pour se faire, il se passe de l’accord de l’Eglise catholique et de Pie VII, et inclut des articles concernant le fonctionnement de la religion protestante dans le cadre social. Ces articles imposent à l’Église catholique un pluralisme religieux et précisent certaines règles qui réglementent les cultes protestants.
Pour la première fois depuis les guerres de religion, les pasteurs protestants seront payés par l’État, même si le Concordat ne reconnaît pas l'autorité centrale traditionnelle de l’Église protestante. Quoi qu’il en soit, les protestants peuvent enfin posséder des lieux de culte ayant pignon sur rue.
Les principaux temples de Nîmes
Les temples protestants nîmois les plus emblématiques sont les suivants :
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Le Grand Temple : Bd Amiral Courbet - Nîmes
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Le Petit Temple : Situé rue du Grand Couvent, il sera intégré en 2026 au Carré protestant
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Le Temple de l’Oratoire : Place de l’Oratoire - Nîmes
D'autres lieux de culte importants de l'Église Protestante Unie de France peuvent être cités, comme :
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Le Temple La Fraternité : Rue Antoine-Delon - Nîmes. Surnommé la Frat', c’est un lieu de cultes classiques et de « cultes autrement » (cultes café-croissant, rencontres entre « aînés », randonnées bibliques...). C’est à la Frat’ que les migrants accompagnés par l’Église Protestante Unie de Nîmes peuvent suivre des cours de Français.
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Le Temple du Mas des Abeilles : Chemin du Bachas - Nîmes
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Le Temple de Saint-Césaire : Nîmes Ouest
Le Grand Temple de Nîmes
Le Grand Temple actuel a été édifié entre 1714 et 1763 et servit de couvent aux Dominicains de Nîmes. Son style d’origine baroque et sa grande orgue datant de 1821 ont conduit son inscription aux Monuments Historiques en 1964. C’est lors de la Révolution Française que les Dominicains abandonnent le couvent et que la bâtisse devient un Bien national. Démunis de lieux de culte officiel depuis la destruction du temple de la Calade en 1685, les protestants de Nîmes, à l’initiative du pasteur Paul Rabaut, se proposent de louer l’ancien couvent désaffecté en 1791. C’est en 1803, profitant des initiatives de Napoléon en faveur d’une dilution de l’influence de l’église catholique, que le Grand Temple est officiellement affecté au culte réformé et qu’il prend officiellement son nom. L’aménagement intérieur du GrandTemple est typique de la sobriété des temples protestants languedociens, les deux grandes Tables de la Loi étant placées entre les portes d’entrée, selon la tradition réformée.
Cet ancienne église du Couvent des Ursulines (une communauté religieuse féminine) a été affectée au culte réformée en 1803 et se fait baptiser Petit Temple (afin de se différencier du Temple de la Calade et ses 5000 places).
Situé rue du Grand Couvent à Nîmes, le Petit Temple sera intégré au Carré protestant en 2026.
Pour en savoir plus sur l’histoire du Petit Temple, lisez ce dossier complet rédigé par les responsables du Carré protestant.

Des équipements vidéo, son et lumière dernière génération
Carré protestant veut mettre à la disposition du public, des fidèles, des conférenciers et des artistes un lieu de création moderne doté des dernières technologies vidéo, lumière et son. Pour se faire, le Petit Temple se modernise et nécessite des investissements importants. Si l’Eglise protestante unie de Nîmes a déjà investi 1,2 millions d’euros, il est nécessaire de récolter 300 000 euros de dons pour débuter la deuxième phase des travaux.
Temple de l’Oratoire de Nîmes
Contrairement au Grand Temple et au Petit Temple, le temple de l’Oratoire a été construit au cœur du XIXe siècle à l’initiative du culte protestant nîmois. La construction du temple de l’Oratoire s’échelonne de 1870 à 1874, avant d’être inauguré en 1876. Le contexte était propice à la création d’un nouveau lieu de culte, tant la communauté protestante profitait d’un engouement consécutif à sa reconnaissance officielle de 1802 et concomitant au développement de l’habitat nîmois.
L'architecture du temple de l’Oratoire se différencie de celle du Petit Temple de par sa façade de style néo-roman, sa charpente métallique et sa structure octogonale (huit côtés) qui met en perspective un plan centré très fonctionnel dans le cadre d’un culte protestant où l'écoute de la Parole du pasteur est essentielle.
Le temple de l’Oratoire partage alternativement avec le Grand Temple l’accueil des fidèles et sert ponctuellement de salle de concert.
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